06/03/2021

DÉFLAGRATIONS - Dessins d'enfants et violences de masse

Projet et réalisations : https://www.deflagrations.com/

Zérane S.Girardeau a écrit en 2013 le projet Déflagrations dédié aux expressions graphiques des enfants qui ont été les témoins et victimes des guerres et crimes de masse. Devant les témoignages sur les crimes perpétrés en Syrie, l’implication et l’investissement dans un tel projet se sont imposés à elle. Elle a pensé et porté Déflagrations en s’engageant aussi bien dans les recherches, sélections et rapprochements documentaires que dans la sensibilisation de nombreuses organisations et d’acteurs de disciplines différentes. Sa première et grande complice fut Françoise Héritier, anthropologue, ethnologue, qui a marrainé très étroitement ce projet dès ses débuts. Autre guide et soutien, son ami Pierre Hassner, philosophe des relations internationales, l’a accompagnée tout le long de ses premières années de recherches et réflexions. L’artiste Enki Bilal l’a confortée dans ses relations aux tracés des enfants et a offert son compagnonnage au projet qui s’engageait : il est devenu l’artiste-parrain de Déflagrations. Spécialiste des conflits armés, Olivier Bercault a guidé Zérane sur les questions de justice pénale internationale et s’est impliqué à ses côtés dans le développement du projet. Le réalisateur Guy Baudon qui avait longuement travaillé avec Alfred Brauner et ses dessins, l'a soutenue dès ses premiers travaux de recherche et l’accompagne dans les réalisations audiovisuelles. 

Enfants, acteurs d'ONG, d'institutions internationales et de musées, artistes, écrivains, chercheurs, correspondants de guerre... tous apportent leurs contributions au projet Déflagrations et ses créations associées.

Déflagrations a été porté depuis ses débuts par l’association Zérane Confluence Artistique, dont Jean-Pierre Worms, sociologue, homme politique, militant associatif, fut le président jusqu’en juillet 2019 (décès). En 2020 c'est à la nouvelle association DÉFLAGRATIONS qu'est confiée la mission de poursuivre le travail de recherche et de sensibilisation réalisé pendant toutes ces dernières années.

https://www.deflagrations.com/presse/

10/12/2013

Rencontre "Mémoires croisées" au Sénat le 14 novembre 2013


CHAPITRES OUBLIES DE L’HISTOIRE DE LA FRANCE

Placée sous le haut patronage de Monsieur Jean-Pierre BEL, Président du Sénat, cette rencontre a été organisée par la Délégation sénatoriale à l’outre-mer et le Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes.
Françoise VERGÈS, chargée de mission au Mémorial de l'abolition de l'esclavage de Nantes et chercheur associé au Collège d'études mondiales, a invité de nombreux intervenants parmi lesquels l'écrivain RAHARIMANANA, auteur avec le photographe Pierrot MEN de l'exposition Portraits d'insurgés portée et réalisée par Zérane S.GIRARDEAU.

http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=11851

 
Extraits de l'intervention de RAHARIMANANA :

"D'où vient l'ignorance, voire l'indifférence, quel est cet étrange silence d'un événement qui porte pourtant le nom de tabataba, cris, clameurs, éclats de voix, désordres, scandales, émeutes, troubles, rumeurs… ?
Certes, la plupart des conflits de la colonisation ou de la décolonisation sont l’objet d’un « trou de mémoire », mais cela semble particulièrement vrai pour l’insurrection malgache, au point que des historiens aient pu en parler  comme d’une « tragédie oubliée ».
Tragédie oubliée, car 1947 ne représente-t-elle pas une honte pour une nation qui vient de vaincre le nazisme et qui deux ans après commet un massacre sans nom, un massacre auprès des hommes qui l'ont aidé à remporter la guerre (faut-il rappeler que Madagascar a fourni près de 40 000 soldats à l'armée française, soit 15% des tirailleurs ?).
Tragédie oubliée, car n'a-t-on pas incité l'armée d'occupation à "expédier" cette affaire pour s'occuper d'un autre front plus important, l'Indochine, usant de ce fait de procédés expéditives qui s'avèreront être de véritables crimes de guerre. 

Tragédie oubliée, car bientôt aura lieu le drame de l'Algérie.
(…)
Pour ma génération, née après l'indépendance, ayant grandi dans l'ignorance de son histoire et face aux troubles de son présent composé de multiples coups d'état et d'émeutes incessantes (de 1972 à aujourd'hui, pratiquement des violences à chaque élection présidentielles), 1947 forme un écho bien proche, comment ne pas reprendre mémoire ?  

Trouver réponse à tant de déni. Eviter le temps des polémiques qui n’est finalement qu’une autre parole trouble.
(…)
Et je me remémore les paroles des témoins que j’ai rencontrés. Paroles souvent de pardon, voilà ce qui était arrivé, ce n’était pas tous les français, c’était quelques français, de Félix Robson, un vieil homme au regard incroyablement apaisé, portant une vieille veste mille fois repassée, une grande taille à peine courbée, une précaution dans la prise de parole, la lucidité de l’homme qu’on n’a jamais écouté mais qui prend le temps de tout reprendre, de l’émotion à calmer pour ne pas effaroucher l’oreille qui se tend, à la voix qui tremble encore, toujours à l’évocation de l’intolérable survenu. 
(…)
Tous ont voulu vérifier si l'oreille qui vient les écouter appartient à la haine, tous ont exigé qu'on les écoute sans faire de leurs récits un instrument de haine. Qu'au fond d'eux-mêmes, ils ont réfléchi à la notion de pardon, qu'ils ont pardonné, non pas à leurs bourreaux, car ceux-ci n'ont jamais entrepris cette démarche de demander pardon, mais aux enfants de leurs bourreaux, car la faute du père n'incombe pas au fils, mais le fils doit savoir, pour ne pas revivre dans la culpabilité inconsciente du père. Ainsi, ils regrettent qu'entre la France et Madagascar, il n'y ait jamais eu de réel partage de mémoire. 

Tous ont voulu qu'on les rassure, que l'oreille qui écoute, devienne bouche qui transmet leurs récits, que leurs témoignages traversent les générations, pour que nul autre humain ne revive ce qu'ils ont vécu. 
(…) 

Dire n'est pas accuser. Dire, c'est se retrouver sur le même espace d'entendement, et partager la parole, car c'est ce que m'ont appris tous ces vieux hommes et femmes extraordinaires : la victime a à éduquer celui qui l'a avili, la victime a à éclaircir la tourmente des jours…" 

19/11/2012

L'installation "d ECLATS"


Synonymes du mot éclat : fragment, lumière vive, beauté, cri, tumulte, tohu-bohu, flamboiement, ... L'installation "d' ECLATS" convie tous ces synonymes en fragments d'images et d'écrits.
Au coeur, une phrase inspiratrice :
"...et vous serez obligés de vous battre contre nous avec le soleil dans les yeux" (Jean Jaurès selon Henri Guillemin).
Ces mots sont accompagnés des photographies de REZA (Afghanistan), Andrea COMAS (Espagne), Sébastien NOGIER (Kenya), Amit DAVE (Inde), Flore-Aël SURUN (France), Denis SINYAKOV (Russie) : elles nous font citoyens de la planète dans la conscience de toutes les interdépendances entre continents, nations et individus, tout comme dans la conscience que nos générations contemporaines sont les premières à menacer la vie de celles qui nous suivront. 
Extraites d'un flot d'images du monde, ces photographies sont des éclats résistants, insoumis. Elles incarnent ce soleil aveuglant de Jaurès qui donne la puissance au combat tout en écartant la "toute-force". Elles soufflent sur une braise des consciences et font rougeoyer les droits de l'humain. Elles appellent à un éloge du vivant, à plein coeur, à plein corps, à pleine conscience, à pleine planète.

"TOUT COMMENCE PAR UNE DEVIANCE, QUI SE TRANSFORME EN TENDANCE, QUI DEVIENT UNE FORCE HISTORIQUE". Edgard Morin - Terraeco, octobre 2011
Direction artistique : Zérane S.Girardeau - Graphisme : Ostian Paul - Régie technique : Gaidig Bleinhant et Clément Hascoet.

Cette installation a été pensée pour le 75ème anniversaire de l'Union Fraternelle des Métallurgistes -  organisation riche de son histoire sociale, ouvrière, politique - et mise en oeuvre au siège de la CGT.
En 1937, en plein élan du Front Populaire, La Maison des métallurgistes à Paris devient le siège de l’Union Fraternelle des Métallurgistes CGT, un haut lieu du syndicalisme. La Maison sera le lieu d'actions politiques fortes, comme l'organisation de l'aide à l'Espagne républicaine avec l'accueil des volontaires des Brigades Internationales, l'entrée dans la Résistance, la lutte contre les guerres d'Algérie et du Vietnam et l'engagement contre le fascisme sous toutes ses formes.
  

 
Copyright Eric Barbara 

21/05/2012

L'exposition Portraits d'insurgés est présentée à Paris au Cloître des Billettes

Copyright Pierrot Men

L'exposition Portraits d'insurgés du photographe PIERROT MEN et de l'écrivain RAHARIMANANA, est le témoignage sur l'une des plus violentes répressions survenues dans les colonies françaises (1947), sur une histoire commune France Madagascar et un dialogue non ouvert. 
« Reprendre mémoire », 65 ans après… fissurer le silence.
L'exposition est présentée au Cloître des Billettes à Paris (24, rue des Archives) jusqu'au 27 mai. Beaucoup, beaucoup de visiteurs s'emparent chaque jour de ce sujet occulté dans notre histoire coloniale ("choc", "émotion", "nous ne savions pas"...)
Cette exposition est pensée et écrite par RAHARIMANANA
« Le Malgache que je suis peut-il se poser comme simple être humain et dire son histoire ? Dire la plaie du colonialisme sans qu’on ait à m’accuser de concurrence victimaire ? Dire mon passé, sombre, sans qu’on ait à m’opposer les Lumières et la Civilisation ? Dire mon présent sans qu’on ait à m’enjoindre de reconnaître avant tout mes propres torts ? Rappeler simplement cette évidence : l’histoire coloniale appartient aussi bien aux colonisés qu’aux colonisateurs… L’histoire coloniale est une histoire française, profondément française, une histoire d’oubli et de construction d’une identité sur la mort des autres ».

Productrice et commissaire d'expo : Zérane S.GIRARDEAU - 01 58 30 64 20 - zerane@gmail.com
Production avec le soutien partenaire de LA SOLIDARITE MUTUALISTE

LA PRESSE EN PARLE : France O de France Télévisions, Le Monde, Politis, Euronews, Libération.fr, RFI, la NVO
https://www.youtube.com/watch?v=wHt2y8WzW70

Et les blogs...
Virginie de Galzain : http://vdegalzain.wordpress.com/2012/05/01/expo-47-portraits-dinsurges-a-paris-2/
Blog Photo Ville de Paris :
http://blogs.paris.fr/moisdelaphoto/2012/05/22/portraits-dinsurges-par-pierrot-men-et-raharimanana-derniers-jours/
Olivier Favier :
http://dormirajamais.org/men/
Jean-Paul Mari, grand reporter au NouvelObs : 
http://www.grands-reporters.com/Madagascar-47-Portraits-d-insurges.html

© Tiana Andriamirija

30/09/2011

Du désir dans les Ailes


Exposition de la photographe Flore-Aël Surun
du Collectif Tendance Floue
Commissariat d'exposition : Zérane S.Girardeau

Exposition présentée à la galerie de l'Espace congrès Les Esselières à Villejuif, du 29 septembre au 20 novembre 2011

« Eblouis-toi pour ne pas perdre la vue ».
Salah Stétié (En un lieu de brûlure, Collection Bouquins Robert Laffont)

S’éblouir d’étincellement. Etincellement du désir. L’éveiller ou le retrouver. Sans cesse. Comme une nouvelle aube. Fixer l’éclat. Le flagrant désir, pris sur le vif. Flore-Aël Surun fixe ces éclats de l’étincellement, ces éclats du désir qui libèrent la puissance de contestation et de résistance, la propagande des libertés et paix, le souffle des révoltes et rêves, l’élan des émotions.
Désobéissance civile contre le sommet du G8, manifestation contre l’OTAN, marche non violente de tibétains, manifestation contre la guerre en Irak, objecteurs de conscience et déserteurs, sommet de Copenhague contre le réchauffement climatique, …, Flore-Aël va, des manifestations de force, aux corps qui se lavent entre les arbres qui jouxtent les campements des révoltes, aux baisers qui emportent, aux frissons et élans de vie, criés ou silencieux. «
En veillant comme elle sur ces révolutions, ces appels à ré-enchanter le monde, je crois à l’impossible, à la légère inclinaison de ses portraits enfumés, aux bouches à bouches sur les terrains de bataille et aux caresses au milieu des faubourgs du monde », écrit son amie Iris Teste.
Etincellement. Désirs éblouis, résistants. Pour des sursauts d’être, vivant, humain, palpitant.

« Ne doutons jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puissent changer le monde. C’est même de cette façon que cela s’est toujours produit. » Margaret Mead. (Citation reprise par Edgard Morin dans son ouvrage La Voie)

Zérane S.Girardeau

05/05/2011

Histoires(s) et mémoire(s) coloniales : Madagascar 1947


Après sa création dans le cadre de l’actualité du Festival d’Avignon 2009, l’exposition « Portraits d’insurgés » a été présentée dans le hall d’honneur de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense en mars avril 2011, au cœur de l’actualité universitaire « Histoire(s) et mémoire(s) coloniales : Madagascar, 1947 ».
Autour de cet événement, l’Université Paris Ouest a ouvert un débat mémoriel, pédagogique, historique et littéraire, en direction du grand public, soutenue par le Présidence de l'Université, un comité scientifique d'historiens, l'Institut Universitaire de France, et la ville de Nanterre.

LA PRESSE : LES INROCKS, COURRIER INTERNATIONAL, L’HUMANITE, RFI, La marche de l’histoire sur FRANCE INTER, Pierre-Louis Basse sur EUROPE1.


Parution du livre de l’exposition « Portraits d’insurgés » en mars 2011, par les Editions Vents d’Ailleurs.

La marche de l’histoire du 29 mars 2011 sur France Inter : http://gpodder.net/episode/4727291
RFI par Christophe Paget : http://www.rfi.fr/emission/20110327-jean-luc-raharimanana-ecrivain-auteur-madagascar-1947-origine-exposition-place
http://humanite.fr/01_04_2011-madagascar-1947-un-massacre-colonial-que-la-france-veut-occulter-469170

14/04/2011

Comme une louve qui mord en pleurant

Exposition photos et textes de Philippe Tagli

Exposition présentée de janvier à mai 2011 par les Esselières à Villejuif, centre de congrès qui inaugure ici un nouvel espace galerie.

Un regard raciné de la banlieue, raciné du quartier des Lozaits et de la cité Mermoz. Villejuif. Philippe Tagli y vit depuis ses 14 ans. Tagli, un poète photographe. Ses instants photographiques nous livrent un regard écorché, plutôt que guerrier. Ses mots nous font des avances, sur tous les tons, de tendresse, de rêve, de vertige, de colère, laissant le feu se glisser entre les gris. Le spectre médiatique et les caricatures des jeunes de la cité s’éloignent. La vie - survie - prend toute la place : ennui, joies, vide, coups, espoirs, embrouilles, désillusions, drogue, amour... Même dans les obscurités et sur les bords d’abîmes, une lueur résiste. Une lueur d’imaginaire et de désir, qu’importent sa fugacité et sa fragilité. Une lueur poétique qui rêve aux élans, ces élans qui entrouvriraient les « cages » des cités et des esprits. Courtisans d’une violence vitale, ces mots nous lancent des lucioles de vie qui défient.

Zérane S.Girardeau - Commissaire d'exposition

Philippe Tagli a publié deux livres de photographies accompagnées de textes/poèmes (Les Gremlins de la cité d’Oz et Paradis sans espoir au Cherche Midi Editeur) et un roman (Même la neige devient grise quand elle tombe en banlieue au Seuil). Il a exposé son travail dans le réseau des Galeries photo de la Fnac de 1995 à 2000, à la Biennale de Liège consacrée à l’architecture et au paysage urbain en 1997, au Festival des Cultures urbaines de la Villette en 1998, et au Mac Val (Musée d’Art Contemporain du Val de Marne) en octobre 2007.